Nés dans ce monde, cette famille, cet environnement, ce système, les pressions du milieu, nombre d’enfants et d’adolescents vivent des évènements délétères, des traumatismes, du stress intense.
Ils sont vulnérables mais sont-ils destinés à ne pas s’en sortir?
Grâce à des facteurs intrinsèques, des facteurs externes et leur convergence, ils sont capables de mettre en place un processus de résilience: une capacité à vivre, à se développer en dépit de l’adversité, mais différemment.
Après avoir décrypté la genèse du mot résilience, l’évolution de la notion, sa généalogie, je me suis intéressée aux multiples facteurs de chocs et aux aptitudes qui permettraient à l’enfant, l’adolescent de gérer une situation traumatique et d’en éviter les conséquences néfastes du point de vue de sa santé psychique et physique.
L’avancée des recherches en neurosciences affectives et sociales m’ont permis de nourrir un profond espoir sur l’avenir des enfants qui ont «l’art de naviguer entre les torrents» (B. Cyrulnik)
La résilience n’efface rien mais permet de supporter et de continuer.
Ce sont mes recherches sur le processus de résilience qui m'ont orientées pour mes prises de vue et dans la construction de mes images.
Grâce au Bleu de Prusse - propre à la technique du cyanotype  - et ses nuances, je crée une intemporalité et une impermanence à mes images ce qui me permet de faire le lien avec le phénomène de résilience et l’idée que rien n’est figé, tout est en mouvement.
C’est un va et vient constant entre la fixation d’une image et l’émotion qui se meut continuellement.
Cette technique me permet de conserver cette énergie, ce dynamisme.
Le grain du papier aquarelle apporte ce trouble,cette mobilité vers un renouvellement, une renaissance.
L’art et la créativité sont des ressources positives qui mènent sur le chemin d’une reconstruction, sans doute le cyanotype participe à ma propre résilience.
J’exprime alors par des métaphores picturales - un travail de photo et de développement - ma vision des blessures, des ressources, des brèches d’espoir, de ces temps suspendus qui n’appartiennent qu’à la vie, aux rêves et aux oiseaux dans nos têtes.

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